Les brouillards aveugles
Rampent sur l’eau d’étain
Qui clapote
Auprès de mon père
Frottement de l’herbe mouillée
Sur ses bottes grossières
L’eau de la rivière
Glisse sans lui
Entre les roseaux
Frissonnants
Du jour
Naissant
Revoilà les petits matins
Crevés qui font craquer tes vieux os
Et te narguent
Et te disent que le temps est compté
Même l’odeur du café n’y fait rien
La mort ignoble s’est nichée
Au creux de mon cœur
J’essaye de l’apprivoiser
Et je n’y arrive pas car elle pue le rien
Revoilà la noire tentation
L’envie de savoir et d’explorer le passage
Le désir caressant et doux
De la délivrance
Dans la fusion du crachin qui tombe
Serré, mélancolique
Sur les arbres secoués