Apprivoiser
La mort
En faire une douceur
Un duvet
La prendre contre soi
Comme une jeune
Femme
Accepter
Le gouffre
De sa caresse
Plonger
Faire son deuil
De la beauté
Du monde
Mal aux os
Mal au temps
Mal à l’âme
Mal partout
Vois-tu ma mère
Sur le coteau verdoyant
Qui parle aux morts
Comme à des vivants
Elle jette les pétales fanés
Les fleurs usées
Dans un sac en plastique
Arrose copieusement
Les bouquets
Caresse la dalle grise
De mon père
J’entends
La tourterelle
Au fond de la déprime
Et je vois
L’homme noir
Qui rôde
Derrière la vitre
Mal aux os
Mal aux yeux
Mal à l’âme
Mal partout